Il existe une idée reçue selon laquelle l’internement permet d’échapper à la prison, voire à la justice, créant souvent dans l’opinion publique et dans le vécu des familles un énorme sentiment d’injustice mêlée à de l’insécurité. On s’interroge régulièrement sur la raison pour laquelle certains auteurs de crimes parfois violents s’en sortent « si facilement » et justice est dans ce cas bien fortement réclamée. Il semblerait donc que plaider la folie serait une bonne tactique pour passer entre les mailles du filet d’une justice répressive. Et cette rumeur a la peau dure.

Sans trop entrer dans le détail, il existe actuellement dans le droit pénal belge, différentes trajectoires possibles. Certaines s’avèrent statistiquement plus fréquentes, tel que le circuit pénal classique dans lequel une personne ayant commis un fait est jugée et condamnée à une peine. Bien que moins courant, l’internement n’en reste pas moins une trajectoire pénale à part entière. Cela permet d’ores et déjà d’affirmer que la mesure d’internement ne permet pas d’échapper à la justice !

Contrairement à la durée d’une condamnation, celle de l’internement est indéterminée. A l’origine de cette durée indéterminée, deux instants, courts mais pourtant décisifs, celui du « coup de folie » et celui de l’expertise psychiatrique. C’est là que commence une longue attente… A priori, il est impossible de dire combien de temps un interné restera privé de liberté. Mais dans la pratique, il s'agit souvent d'une durée plus longue qu'une peine de prison. Il faut être patient mais la patience à ses limites, limites au-delà desquelles on devient fou !