ASBL E&F

Réseaux d'échanges réciproques de savoirs par Heber-Suffrin Claire et Marc

Claire Héber Suffrin est Auteure, Enseignante, Formatrice d’adultes et Docteure en Psychosociologie de l’éducation et de la formation


Depuis plus de cinquante ans, le projet et la démarche des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs® (ou Réseaux de formations réciproques) s’inscrivent dans le paysage civique, social, pédagogique et culturel. Présents dans divers territoires et organisations, ainsi que dans plusieurs pays, dont la Belgique, ces réseaux favorisent un apprentissage mutuel et collectif.

Un ancrage dans différents contextes

Nous aborderons brièvement les origines de cette démarche ainsi que l’importance de son ancrage dans divers contextes : la vie quotidienne et locale, les institutions de formation, les organisations citoyennes et les entreprises.

Trois fondements théoriques et pratiques, étroitement liés, structurent cette démarche
  1. Une conception des savoirs et des savoir-faire considérés comme le fruit d’apprentissages et des biens communs, ils s’enrichissent par le partage, chaque individu étant tissé de multiples savoirs.
  2. Une approche de la réciprocité envisagée comme une démarche relationnelle, pédagogique et citoyenne.
  3. Une vision de la complexité et des organisations en réseaux ouverts où chaque individu est centralement important en raison de ses propres intérêts et contributions, apportant ainsi une richesse unique au collectif.
Trois principes organisateurs de cette pratique : les faire vivre en partie aux participant.e.s

  1. Chacun possède une multitude de savoirs souvent plus qu’il ne le croit et bien plus que la société ne le reconnaît. À l’inverse, chacun a des ignorances souvent plus qu’il ne le perçoit et différemment de ce que la société imagine.
  2. Chacun est invité à chercher et demander des savoirs tout en étant encouragé à en offrir à son tour.
  3. Chacun peut apprendre et transmettre que ce soit en accompagnant autrui dans ses apprentissages, en partageant ses savoirs et/ou en apprenant soi-même.
Vers une réciprocité ouverte

Comment développer des formes d’échanges réciproques entre organisations, collectifs et leurs membres, qu’ils soient professionnels ou citoyens ?

Le soubassement

Les organisations et leurs membres accumulent des connaissances et savoir-faire qui, faute d’échange, risquent de se perdre (des exemples seront partagés avec les participant.e.s). Nous faisons le pari que, en partageant leurs savoirs en matière d’organisation, d’animation et de réflexion, les membres des organisations prendront davantage conscience des richesses de leur collectif. Cette prise de conscience leur permettra de mieux se les approprier et de s’appuyer sur elles pour continuer à les développer.

Par ailleurs, les organisations ont des lacunes et des besoins dont il serait précieux qu’elles prennent conscience avec sérénité. En les analysant collectivement, elles pourraient identifier les apprentissages nécessaires et adopter une démarche active de recherche des savoirs et savoir-faire manquants auprès d’autres organisations. Cela implique une exigence éthique forte : dépasser les logiques de rivalité et de compétition pour privilégier la coopération et l’enrichissement mutuel.

Une expérience fondatrice

Avec le soutien de la Commission européenne, nous avons mis en œuvre ces principes en France, en Belgique et en Italie. Une Revue détaillant cette expérience est disponible.

Proposition : la faire vivre en partie aux participant.e.s

L’objectif est de transposer la démarche, la méthodologie et les outils de la réciprocité entre individus à un échange réciproque de savoirs entre organisations. Autrement dit, il s’agit de mettre en place une formation réciproque entre organisations volontaires.

Concrètement, cela implique :

  • D’aider chaque collectif à identifier ses connaissances et savoir-faire spécifiques, ainsi que les connaissances et savoir-faire individuelles pouvant bénéficier à des collectifs.
  • D’organiser une mise en relation des offres et des demandes entre organisations.
  • De faciliter les échanges, permettant à chaque organisation de répondre à ses besoins tout en valorisant ses propres ressources.
  • De proposer des retours sur les apprentissages réalisés, en analysant leurs effets et en explorant les opportunités inattendues qui pourraient émerger.
Réciprocité et reconnaissance : associer les participant.e.s à cette articulation

Pour conclure, nous mettrons en lumière la manière dont la dynamique de réciprocité entre acteurs individuels et collectifs s’articule étroitement avec l’exigence de reconnaissance mutuelle. Ces deux dimensions, à la fois singulières et collectives, se nourrissent et s’enrichissent réciproquement.

Détail

Numéro : 1834

Date : 24 Mars 2025 (De 10h00 à 12h00)

Localisation : UMons, Avenue Maistriau, 15, Bâtiment De Vinci, salle MIRZAKHANI

Prix : 20

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