ASBL E&F

Peu importe la matière qu’elle ou il enseigne, tout.e enseignant.e pose avant tout, au quotidien, une multitude d’actes fondamentalement sociaux.
En ce sens, chaque enseignement est une rencontre qui pèse sur la construction des apprenants.

Le terme « adolescent » ne trouve-t-il pas son origine dans le participe présent, adolescens, du verbe latin adolescere (grandir, croître), tandis que l’adulte est présumé avoir crû ainsi que nous l’indique le participe passé du même verbe, adultus ?

Cette rencontre est souvent déterminante, en bien ou en mal, sur les parcours personnel et professionnel qui s’ensuivent.
Telle s’entend dire qu’elle est « faite pour » telle matière, tel autre qu’il n’est « pas fait » pour telles études.

Ces sentences sont généralement prononcées par des enseignants, ces autres pleinement signifiants au sens de Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet, si bien qu’elles sont rarement remises en cause par celles et ceux auxquelles elles s’adressent.
Il en est souvent de même pour leurs parents.
Et pourtant …

Pourtant, comme l’écrivaient déjà les élèves de l’école de Barbiana, il serait opportun de dénoncer enfin une école qui fonctionne encore parfois comme si elle était « un hôpital qui renvoie chez eux les malades et soigne les personnes en bonne santé ».

Ces considérations étant posées, comment faire ?
Comment convaincre que les parcours scolaires sont non-prédictifs ?
Comment se convaincre de travailler avec ces interlocuteurs « difficiles à aimer » ?
Comment montrer aux mal partis que d’autres voies existent, aux égarés en chemin que le sentier de la réussite est à portée de main, que les mots qui les ont profondément blessés doivent être réduits à leur juste valeur, à savoir celle d’un avis qui n’a d’autre poids qu’une appréciation parmi tant d’autres ignorantes de la formidable plasticité qui anime chacun.e d’entre-nous ?

Partant de son propre parcours – évalué « Imbécile » sur la fameuse grille de Binet-Simon pour engranger par la suite plusieurs diplômes universitaires dans trois universités différentes – avant de l’élargir aux multiples cas auxquels il a été et reste confronté en tant que professeur-chercheur en Psychopédagogie, Jean-François Horemans propose de partir de constats posés sur le terrain avant de partager une série de pistes de travail qui s’avèrent presque systématiquement salutaires pour peu qu’on veuille bien les considérer.

« Tu fais trois pas et le monde a changé », proclamait Paul Louka.
Sans doute avait-il préalablement lu, sous la plume éclairée de Marcel Pagnol, cette formule magnifique, « On lui dit qu’il était bon élève et il le devint ».